II |
LA VIE INTÉRIEURE |
L’AUBE — MIDI — LE SOIR |
L’AUBE |
ROMANCE |
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— Je t’aime ; et l’on a ri d’entendre nos sanglots : |
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Mais ainsi qu’un lotus descend sur l’eau qui coule, |
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Je suivrai mon destin, le cœur et les yeux clos. |
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Si tu m’aimes un peu, que m’importe la foule ? |
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— Je t’aime ; et j’ai perdu ton sourire et ta voix : |
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Mais comme des parfums vers un dieu qu’on encense, |
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J’élève mes regards aux astres que tu vois. |
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Si tu m’aimes toujours, que m’importe l’absence ? |
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— Je t’aime ; et mon amour a su beaucoup souffrir : |
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Puis, un autre viendra, vous me serez ravie, |
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Mais j’en souffrirai tant que j’espère en mourir. |
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Si vous ne m’aimez plus, que m’importe la vie ? |
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— Je t’aime ; et quand j’irai, près de ceux qui sont morts, |
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M’endormir dans la nuit sans fin où tout retombe, |
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Qu’on jette où l’on voudra les restes de mon corps ! |
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Si tu n’y pleures pas, que m’importe la tombe ? |
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