| La légende des sexes |
| LE BAPTÊME |
| (fragments) |
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En ce temps-là, Jésus Christus, fils de Marie, |
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Était mort au Calvaire entre les deux larrons |
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Philippus s’en allait de par la Samarie, |
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Confessant tous les cœurs et lavant tous les fronts. |
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Or, une vierge vint du pays de Candace, |
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Corps sans tache, âme blanche et sans soupçon du mal ; |
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Le front auréolé de candeur et d’audace, |
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Elle entra toute nue au fleuve baptismal. |
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Le baptême ruisselle et suit les pentes douces : |
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Une goutte a tremblé, rose, au bord des seins blancs ; |
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Une autre : elle a tremblé ; d’autres... Et par secousses, |
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L’eau qui tremblait descend vers la chaleur des flancs. |
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Le torrent tiédi court dans les formes marbrées |
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Son méandre lascif se tord au pli des reins, |
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Roule, coule, et perdu dans les sentes ambrées, |
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Glisse, tombe, lent de regrets, lent de chagrins. |
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Amour, rage des sens ! Amour, baume de l’âme ! |
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C’est toi qui nous fais dieux, fils terrestre du ciel. |
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Amour ! C’est toi qui fais que la vierge se pâme, |
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Qu’elle comprend la vie et bénit l’Éternel ! |
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C’est toi le vrai Sauveur et toi le vrai Messie. |
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Arbre de la science, Amour et voluptés, |
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C’est vous que promettait l’antique prophétie, |
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Seul don de Jéhovah à ses déshérités ! |
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