Métrique en Ligne
GUE_1/GUE20
Charles GUÉRIN
Le Cœur Solitaire
1895
IV
MÉLANCOLIES A VIOLLIS
XX
Le ciel pâlit. La terre humide et reposée 12
Respire. Messager du matin, le vent pur 12
Agite faiblement la vigne sur le mur 12
Et d'une main timide entr'ouvre ma croisée. 12
5 Une lueur d'argent lustre l'herbe brisée, 12
Car, des coteaux de l'est au val encore obscur, 12
Dénouant ses cheveux de genêt dans l'azur, 12
L'aube en riant chemine à travers la rosée. 12
Le brouillard se déchire aux branches du verger ; 12
10 Le soleil qui se lève y jette un or léger 12
Et baigne au bord du toit les grappes de glycine. 12
À l'orient d'un coeur nocturne, ainsi l'amour 12
Déploiera son plumage éblouissant de cygne ; 12
Et j'en ai peur comme une étoile a peur du jour. 12
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