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Qu'on ouvre la fenêtre au large, qu'on la laisse |
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Large ouverte à l'air bleu qui vient avant la nuit ! |
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Je voudrais, ah ! Marchez autour de moi sans bruit, |
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Entendre ce que dit l'automne à ma tristesse ; |
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Car voici la saison où la sève s'épuise. |
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C'est un des derniers soirs de septembre ; la brise |
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Promène sur les champs les cheveux de la vierge ; |
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L'ombre des peupliers est longue sur les berges ; |
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L'herbe humide vacille et tombe au fil des faux ; |
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Les feuilles des rameaux frissonnent, le ruisseau |
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Bouillonne au loin d'écluse en écluse ; on entend |
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L'écho sourd des fléaux qui s'abattent sur l'aire, |
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Des voix, des pas d'enfants qui font craquer les faînes. |
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Soirs de l'automne, soirs de douceur tendre et claire ! |
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Septembre met l'anneau d'or rouge au doigt de l'an. |
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Vous qui passez là-bas, connaissez-vous ma peine, |
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La peine que je porte au fond de l'âme ? Elle est |
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Pâle comme un soleil déclinant sur la vigne, |
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Fraîche comme le grès d'une jarre de lait, |
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Et frémissante aussi comme un duvet de cygne. |
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Peine qu'on ne saurait nommer, chagrin sans cause |
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D'orphelin qu'à la nuit nulle chanson ne berce, |
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Pareille sous les pleurs aux fléchissantes roses |
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Dont le calice est lourd de pluie après l'averse, |
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Ma peine qui jadis ressemblait à l'hostie |
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Éblouissante et nue au coeur de l'ostensoir, |
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Cette peine est vraiment trop obscure ce soir : |
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Qu'on ouvre la fenêtre au large, sur la vie ! |
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