J.-F. GISCLARD
LE FLÉAU DE LA GUERRE |
où |
LE MOT DE L’ÉNIGME |
I |
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Entendez-vous mugir les affreuses tempêtes ?… |
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Voyez-vous çà et là des feux étincelants ?… |
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C'est le Nuage noir qui verse sur nos têtes |
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Le Fléau qu'il couvait dans ses horribles flancs ! |
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5 |
Hélas ! hélas ! hier,… hier encor la France, |
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Dans les biens du présent, ignorait le malheur !… |
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Dans le calme et la paix, au sein de l'opulence, |
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L'heureuse France, hier, savourait le bonheur !… |
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Mais voilà qu'à nos yeux, un fantôme déploie |
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10 |
De toutes les horreurs l'appareil menaçant !… |
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C'est un Ange !… une épée entre ses mains flamboie, |
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Et son doigt sur la France a secoué du sang !… |
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Grand Dieu ! quel avenir devant moi se déroule !… |
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Quel affreux tableau s'offre à mes yeux attendris !… |
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O France ! ô ma patrie ! un fleuve de sang coule,… |
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Et de tous les côtés j'entends d'horribles cris !… |
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II |
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Oh ! savez-vous pourquoi sous les coups des tourmentes |
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Dune mer en courroux les vagues écumantes |
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Nous roulent tout brisés au rivage sanglant ?… |
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20 |
Et pourquoi sur le front du siècle déicide, |
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L'Ange exterminateur, de son glaive homicide, |
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Laisse en pleurant tomber une goutte de sang ? |
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Oh ! savez-vous pourquoi les plus horribles phases |
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Passent devant les yeux de notre humanité ? |
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25 |
Oh ! savez-vous pourquoi de notre société |
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S'écroule l'édifice ébranlé dans ses bases ; |
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Et pourquoi le Fléau, de sa verge de fer, |
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Frappe la France, ainsi qu'un ouragan, la mer ? |
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III |
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Impiété !!!… Ce mot est le mot de l’Énigme !… |
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30 |
Oui, c'est l'Impiété, fille et mère du crime, |
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Qui de l'homme à Dieu monte et retombe en fléaux !… |
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Qui ferme le trésor des divines largesses, |
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Et, gloire, honneurs, repos, félicité, richesses, |
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Mer avide, engloutit, roule fout dans ses flots !… |
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35 |
Ah ! quand fidèle au Christ, le peuple de la France |
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Gardait la Loi si douce, adorait la Présence |
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De Celui dont le Nom resplendit en tout lieu, |
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Rejetait de son cœur toute haine insensée, |
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Et ne comprenait pas, dans sa pieuse pensée, |
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40 |
La terre sans un culte, et les cieux sans un Dieu ! |
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Alors, Dieu recueillait ses vœux et sa prière, |
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Sa main séchait les pleurs qui mouillaient sa paupière ; |
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Sa main, sans les compter, lui mesurait ses jours, |
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S'épandait sur ses toits, de biens toute remplie, |
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45 |
Et lui, semant de fleurs les sentiers de la vie, |
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Semblait dire : « Aime-moi, je t'aimerai toujours ! » |
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IV |
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Mais le peuple, infidèle à sa sainte croyance, |
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A ce qui l'a fait grand, sans remords dit adieu, |
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Et, vivant sans amour, sans foi, sans espérance, |
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50 |
Déchire le contrat qui le liait à Dieu !!!… |
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Il ne lit plus son Nom au front pur des étoiles, |
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Quand la nuit sur la terre a déroulé ses voiles ; |
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Il ne palpite plus, ou de crainte ou d'amour, |
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Quand sa main répand l'ombre ou lui verse le jour ! |
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55 |
Il boit à flots impurs l'oubli de sa Loi sainte ; |
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Il n'aide plus à vivre à l'ombre de sa main ! |
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Il voudrait l'oublier, et, de son doigt divin, |
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Pans son âme, effacer l'ineffaçable empreinte, |
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Alors que sur le ver rampant dans les sentiers |
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60 |
Comme au front des soleils qui luisent à ses pieds, |
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Dans l'innocente voix du juste qui l'implore |
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Comme dans le cœur noir de ses blasphémateurs, |
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Dans l'ombre de la nuit, dans les feux de l'aurore, |
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Dans les parfums du soir qui s'exhalent des fleurs, |
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65 |
Dans les pages du ciel, sur les vogues de l'onde, |
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Sur l'aile du zéphyr, dans la foudre qui gronde, |
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Et sur la terre froide, où s'impriment nos pas, |
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L'hiver, où l'on est riche en blancs tapis de neige, |
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Et sur les arbrisseaux, qu'aux champs rien ne protège, |
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70 |
Penchant leur front chargé de givre et de frimas, |
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Et dans les plaines d'or richement embaumées, |
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Et sur les grappes d'or richement parfumées, |
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Sur le cristal de l'eau, dans le ruisseau qui fuit, |
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Partout du Tout-Puissant le Nom se trouve écrit !… |
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V |
75 |
Quoi ! mon Dieu l’homme ingrat méconnaît votre gloire ! |
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Votre Nom est pourtant écrit dans sa mémoire ! |
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Pour chanter voire Nom, l'homme serait sans voix !… |
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L'homme refuserait à votre Providence |
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Louange, amour, respect, quand de voire Puissance |
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80 |
On voit partout le Nom, et qu'à toutes vos lois |
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La nature obéit !!! |
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La nature obéit !!! Seul, seul l'homme blasphème !… |
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Oui, ô Amour n :on Dieu ! divin ruisseau de miel, |
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Qui découlez sans fin des montagnes du ciel, |
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Et versez sur la terre avec usure même |
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85 |
Le trésor de vos dons, dans leur variété, |
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Qui retracent partout votre Divinité, |
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Soit que notre année soit, ou très-froide ou brûlante, |
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Jeune encore de jours, ou encore mourante, |
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Alors que tes saisons vous montrent en tout lieu, |
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90 |
Alors que les vallons vous doivent leur parure, |
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Alors que par tes chants l'admirable nature |
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Exalte votre Nom, vous bénit, ô mon Dieu ! |
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O vous le Tout-Puissant, sans qui tout est mystère, |
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O vous le Créateur du ciel et de la terre, |
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95 |
Par qui facilement tout s'explique ici-bas !… |
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L'homme créé par Vous, seul ne vous aime pas !!!… |
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L'homme seul vous maudit, l'homme seul vous outrage, |
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Il vous refuse, Amour ! le légitime hommage |
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Qu'il vous doit, ô mon Dieu ! ô Dieu de charité !… |
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100 |
Vous qui remplissez tout par votre immensité, |
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Vous qui êtes l'appui de toute âme qui pleure |
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Et de tout pauvre cœur que la tristesse effleure !… |
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Il ne vous aime point !… Égaré loin du ciel, |
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Il vous dédaigne, ô Christ, en voyant votre autel !… |
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105 |
Il aime mieux courir aux arbres de Gomorrhe |
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Cueillir les fruits de mort, convoités des humains ; |
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Il préfère ces biens qu'un faux éclat redore |
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Et qui s'enfuient du cœur, comme l'eau de nos mains ! |
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Oui, le peuple est impie, et ce que veut son âme, |
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110 |
Ce n'est pas le bonheur du séjour éternel… |
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Elle cherche la paix dans le monde mortel, |
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Au lieu d'aller à Dieu sur ses ailes de flamme !… |
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VI |
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Aussi, Dieu nous délaisse, et nous mouillons de pleurs |
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La terre abandonnée à l'Ange des douleurs ; |
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115 |
Et la pâle Infortune, acharnée à sa proie, |
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S'attache avide aux flancs du peuple épouvanté, |
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Tarit dans tous les cœurs les sources de la joie, |
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Et dans ses bras de fer étreint l'humanité !… |
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Ah ! vous qu'on vit tomber sous l'épée ennemie, |
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120 |
Oui, dormez maintenant, victimes de la mort !… |
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Les vivants sont forcés d'envier votre sort !… |
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Si l'horrible mitraille a frappé votre vie, |
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Le terrible fléau, alanguissant nos pas, |
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Goutte à goutte à nos cœurs épanche le trépas !… |
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125 |
Nous souffrons… et notre âme au bonheur étrangère, |
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Est triste, gémissante, et se meurt de misère… |
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Pour nous tout est Calvaire, et rien n'est le Thabor !… |
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O fleuve de nos jours, où sont tes vagues d'or ?… |
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Oui, nous avons perdu tout jusqu'à l'espérance ! |
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130 |
Sous les coups du fléau, notre pauvre existence |
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S'effeuille chaque jour, comme on voit dans les champs |
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Les bluets s'effeuiller sous les doigts des enfants !… |
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Et pourtant notre étoile était vive et brillante ! |
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Et la route, à nos pieds, s'ouvrait belle et riante !… |
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135 |
Véronique venait pour l'essuyer la face1… |
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O Fils du Dieu vivant, d'épines couronné, |
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De l'homme tu étais, hélas ! abandonné !… |
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A bas le Christ ! » disait le Penseur en délire, |
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Qui avec rage aussi criait : « A bas l'Empire ! |
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140 |
» Nous voulons, — disait-il — exténués de faim, |
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» Tranquilles et heureux, dévorer noire pain… |
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» Nous voulons le manger… oui, loin du sanctuaire, |
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» Sur la tombe du Christ, sur la tombe des rois… |
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» Libres, — ajoutait-il dans sa parole altière,— |
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145 |
» Car vivre nous voulons sans autel et sans lois ! » |
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XVII |
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Tu avais satisfait tous les désirs coupables, |
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Méchant ;… le Christ Jésus dans ton cœur était mort !… |
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Tu l'avais fait mourir, orgueilleux esprit fort… |
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Tu vivais sans autel… et tes pieds exécrables |
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150 |
Avaient foulé la croix de ton Libérateur !… |
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Tu vivais loin du Christ, monstrueux solidaire… |
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Et d'un trône tombé n'étant plus tributaire, |
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Tu croyais être heureux, maudit blasphémateur, |
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A toi-même livré, méchant perturbateur !… |
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155 |
Tu dois voir aujourd'hui si l'Impiété est bonne, |
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Si la libre-pensée engendre le bonheur !… |
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Tu dois le voir, méchant ; car le canon qui tonne… |
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C'est l'horrible instrument dont se sert le Seigneur |
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Pour punir tes désirs, pour punir la conduite !… |
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160 |
Méchant, de ton orgueil vois-tu la triste suite ?… |
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XVIII |
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Te voilà maintenant dans de mornes déserts, |
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Toi, dont le sort faisait celui de l'univers !… |
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Oui, France, ô ma patrie !… oui, toi que sur la terre |
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Li langue des humains nommait Grande… ô ma Mère !… |
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165 |
Toi que l'on voyait, même aux jours de les malheurs, |
12 |
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Du contact de ta gloire illustrer tes vainqueurs !… |
12 |
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Toi qui tenais, au son de ta moindre parole, |
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Les peuples suspendus, de l'un à l'autre pôle,… |
12 |
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France, dis-moi pourquoi tant de gloire et de bruit |
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170 |
Ne sont plus à présent que douleur et que nuit !… |
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Comme aux pieds de la croix tu reçus la naissance, |
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Tu fus presque virile aux jours de ton enfance !… |
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Ce n'est donc pas le fer de l'Allemand vainqueur, |
12 |
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Le fer de l'ennemi qui t'a blessée au cœur !… |
12 |
175 |
France, tu n'avais rien à craindre que toi-même : |
12 |
|
Ton écueil devait être en ton orgueil suprême, |
12 |
|
Car Dieu a toujours mis pour tout peuple hautain |
12 |
|
Une grande misère auprès d'un grand destin. |
12 |
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Quelque brillant sommet que notre orgueil gravisse, |
12 |
180 |
Ce n'est que la hauteur de notre précipice, |
12 |
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Et sur terre joué le drame le plus beau |
12 |
|
Sur un cercueil toujours fait tomber le rideau… |
12 |
|
Non, mon pauvre pays !… France, ma pauvre mère !… |
12 |
|
Ce n'est pas le revers qui cause ta misère ! |
12 |
185 |
Ce n'est ni le Français qui te prive de miel, |
12 |
|
Ni le dur Allemand qui t'abreuve de fiel !… |
12 |
|
Ce n'est pas la faiblesse ou la fourbe vaillance |
12 |
|
Qui te plonge aujourd'hui dans un immense deuil ; |
12 |
|
Ni le fort ni le faible, ô malheureuse France !… |
12 |
190 |
Ne t'ont jetée, hélas !… comme dans un cercueil !… |
12 |
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
|
Ce n'est ni ambition, ni trahisons infâmes, |
12 |
|
Ni pour la gloire encor un coupable dédain, |
12 |
|
Qui te font ressembler à l'exilé d’Éden, |
12 |
|
Comme lui malheureuse, et donnant à nos âmes |
12 |
195 |
Le plus grand des chagrins, le plus vif des regrets !… |
12 |
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
|
O France ! ô ma nation ! ô ma pauvre patrie !… |
12 |
|
Ce qui fait ton malheur1 !… |
|
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
|
|
|
XIX |
|
Ce qui fait ton malheur1 !… Ah ! c'est l'Idolâtrie !… |
|
|
Ce culte que le peuple avait pour tes guérets, |
12 |
|
Ce culte tout païen pour ce qui est poussière !… |
12 |
200 |
Cet amour tout païen qui brûlait tous les cœurs !… |
12 |
|
L'ignoble soif de l'or, des mondaines grandeurs !… |
12 |
|
C'était l'adoration de l'inerte matière !… |
12 |
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
|
C'était de tes enfants, de tes enfants chrétiens, |
12 |
|
Infâmes renégats,… ô Mère malheureuse ! |
12 |
205 |
L'abandon de la foi, le culte des faux biens ! |
12 |
|
C'était l'irréligion de l'âme ténébreuse ! |
12 |
|
C'étaient de tes enfants les sentiments haineux, |
12 |
|
Pour tout ce qui est saint, pour ce qui vient des cieux ! |
12 |
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
|
|
XXI |
|
Ah ! si répudiant un funeste héritage1, |
12 |
210 |
Devant la vérité qui sur les flots surnage, |
12 |
|
Ton peuple fût tombé, croyant, à deux genoux… |
12 |
|
Ah ! si cachant son front dans ses mains repentantes, |
12 |
|
Dans les eaux de l'amour, les larmes pénitentes, |
12 |
|
Il eût éteint le feu du céleste courroux, |
12 |
215 |
Si chaque jour à Dieu il eût dit : « O mon Père !… » |
12 |
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Dieu n'aurait pas permis ta honte et ta misère, |
12 |
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Dieu l'aurait prodigué les biens de son Amour !… |
12 |
|
Mais tout cœur restait froid !… Tu eus ton dernier jour… |
12 |
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
|
Ah ! si comme autrefois à l'humble foi soumise, |
12 |
220 |
Fille aînée en tout temps de la Romaine Église |
12 |
|
Tu te fusses montrée, ô France ! sans malheur |
12 |
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Tu serais aujourd'hui !… T'épargnant la tristesse, |
12 |
|
Dieu eût rempli ton cœur de paix et d'allégresse, |
12 |
|
Et eût rayé pour toi le nom de la douleur ! |
12 |
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
225 |
Heureuse et à l'abri des vengeances divines, |
12 |
|
Tu n'éprouverais point des peines intestines… |
12 |
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Tu n'aurais vu ce Roi, dont le front odieux |
12 |
|
Porte du fier Satan la flétrissante empreinte, |
12 |
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Et dont les durs guerriers, franchissant ton enceinte, |
12 |
230 |
Ont enchaîné tes fils avec d'horribles nœuds, |
12 |
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Sans plaindre un seul instant leur grande lassitude, |
12 |
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Les entraînant captifs comme de vils troupeaux, |
12 |
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Ayant rivé sur eux l'infâme servitude, |
12 |
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Voulant éterniser et ta honte et tes maux !… |
12 |
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235 |
Non, tu n'aurais pas vu, comme des orphelins, |
12 |
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Qui pleurent tout le jour le trépas de leurs pères, |
12 |
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Tes enfants, qui, hélas ! avec leurs pauvres mères |
12 |
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Ne cessant de pleurer, errent sur les chemins, |
12 |
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De leur cœur aux passants en montrant la blessure, |
12 |
240 |
Mendiant, malheureux, leur pauvre nourriture, |
12 |
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Fantômes échappés à la nuit des tombeaux, |
12 |
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Sans asile… sans pain… sans argent… sans repos !… |
12 |
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|
XXII |
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Quoi !… des nations, hier tu recevais l'hommage !… |
12 |
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Maintenant en tous lieux, ô France, l'on te fuit !… |
12 |
245 |
Tu vas les yeux baissés,… et sur chaque rivage |
12 |
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L'abandon t'accompagne, et l'opprobre te suit !… |
12 |
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
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Crois le bien ! crois-le bien ! France autrefois si belle !… |
12 |
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Si ton peuple, croyant, eût été sans orgueil, |
12 |
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Sur ton front radieux d'une gloire immortelle |
12 |
250 |
Dieu n'eût point déroulé les longs voiles du deuil, |
12 |
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Tu n'éprouverais pas ces cruelles souffrances… |
12 |
|
Ton âme, comme l'eau des océans immenses, |
12 |
|
Ne se répandrait pas, dans ses horribles transes !… |
12 |
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
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XXIII |
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Mais tes enfants étaient sans morale et sans foi !… |
12 |
255 |
Ils flagellaient le Christ, leur Sauveur et leur Père !… |
12 |
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Ils le crucifiaient sur un nouveau calvaire, |
12 |
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Lui qui était leur Dieu, lui qui était leur Roi !… |
12 |
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Lui qui, dans son amour, avait brisé leur chaîne, |
12 |
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Et le premier de tous avait dit liberté !1
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12 |
260 |
En face des tyrans dont il brava la haine |
12 |
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Pour rendre le bonheur à notre humanité !… |
12 |
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Mais le Christ est toujours honni par l'impiété !… |
12 |
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
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Oui, France, ô ma patrie ! autrefois si heureuse !… |
12 |
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J'ose le répéter, oui, ce sont tes enfants, |
12 |
265 |
Philosophes, athées, impies, indifférents, |
12 |
|
Qui te font aujourd'hui, hélas ! si malheureuse !… |
12 |
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
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C'est un meurtre commis… le plus grand des forfaits… |
12 |
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Qui attire sur toi les vengeances divines…2
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12 |
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Qui te fait éprouver ces peines intestines… |
12 |
270 |
Et qui te fait pleurer sous le plus lourd des faix, |
12 |
|
Comme Jérusalem la ville déicide, |
12 |
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Qui de tous ses forfaits subit le châtiment, |
12 |
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Par la faim ravagée et le fer homicide, |
12 |
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Par l'horrible fléau, qui fait en ce moment |
12 |
275 |
Ton supplice, ô Babel !… Moderne Babylone3, |
12 |
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Toi qui frappais le Christ lié à la colonne, |
12 |
|
A l'exemple des Juifs, le fer de l'ange a lui !… |
12 |
|
Non, non, ne t'en prends pas à d'autres qu'à toi-même, |
12 |
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C'est ton orgueil, méchant, l'orgueil de ton blasphème, |
12 |
280 |
Qui te fait chanceler et tomber aujourd'hui, |
12 |
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Infâme Goliath, orgueilleux téméraire !… |
12 |
|
Toi qui voulais, géant, combattre contre Lui… |
12 |
|
Le Christ l'a fait coucher comme dans un suaire… |
12 |
|
Te voilà maintenant dans une affreuse nuit !… |
12 |
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
285 |
Oui, le meurtre du Christ… voilà l'horrible crime |
12 |
|
Qui de tous nos malheurs est le mot de l’Énigme !… |
12 |
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XXIV |
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Oh ! Peuple, que Dieu fit l'élu des nations, |
12 |
|
Aveugle, rouvre donc tes yeux à la lumière !… |
12 |
|
Sur ton front par tes pleurs, ton deuil et la prière |
12 |
290 |
Appelle du Très-Haut les bénédictions !… |
12 |
|
Oui, pleure amèrement ton aveugle délire… |
12 |
|
Réveille-toi soudain de ta profonde nuit !… |
12 |
|
Oui, invoque Celui qui blesse et qui guérit !… |
12 |
|
Le Christ te donnera un céleste sourire, |
12 |
295 |
Le Christ consolera ton misérable cœur |
12 |
|
En te disant ces mots d'ineffable douceur : |
12 |
|
« Tu t'es tourné vers moi du fond de tes alarmes, |
12 |
|
» Me voici, mon enfant, je viens sécher les larmes ! » |
12 |
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|
Non, la foi n'est pas morte, elle ne meurt jamais !… |
12 |
300 |
Des combats qu'on lui livre, elle achète sa paix ; |
12 |
|
Du tombeau qu'on lui creuse, elle sort immortelle ! |
12 |
|
Elle puise la vie aux sources de la mort ; |
12 |
|
Et dominant les flots, s'avance vers le port, |
12 |
|
Radieuse des feux d'une gloire éternelle !… |
12 |
305 |
En face de satan, recule donc d'effroi… |
12 |
|
Regarde vers le Ciel, et retrouve ta foi !… |
12 |
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
|
Oui, peuple, qui, rouvrant tes voiles incertaines |
12 |
|
AUX vents qui le livraient à la merci des flots, |
12 |
|
Errais sur l'océan des misères humaines, |
12 |
310 |
Sans trouver, malheureux, une île de repos… |
12 |
|
Aux clartés du Seigneur entr'ouvre ta paupière, |
12 |
|
Et ravivé aux feux de la douce lumière |
12 |
|
Qui brille à tes regards de tous les points des cieux, |
12 |
|
Oui, laisse les sentiers, les sentiers malheureux, |
12 |
315 |
Où s'égaraient tes pas, où languissait ta vie, |
12 |
|
Triste comme un remords ou comme l'agonie !… |
12 |
|
Oh ! peuple, chasse donc tes préjugés haineux !… |
12 |
|
Vers le Christ délaissé tourne aujourd'hui les yeux… |
12 |
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|
Reviens à Dieu… Sa main miséricordieuse, |
12 |
320 |
Dans son amour, jamais n'a brisé le roseau |
12 |
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Très-humblement courbé par la pluie orageuse, |
12 |
|
De même que son souffle épargne le flambeau |
12 |
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Qui s'éteint sur le soir, mais lequel fume encore !… |
12 |
|
Il écoute la voix de celui qui l'implore, |
12 |
325 |
Au repentir en pleurs il ouvre aussi les cieux, |
12 |
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Du pécheur pénitent il dissipe l'alarme, |
12 |
|
Et souvent un soupir, la plus petite larme |
12 |
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Efface un grand péché, un forfait à ses yeux !… |
12 |
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Revenez, revenez, ô Français catholiques !… |
12 |
330 |
Inondez, citadins, vos vieilles basiliques, |
12 |
|
Et vous, hommes des champs, égarés loin du ciel, |
12 |
|
Pour proposer vos pieds, venez tous à l'autel !… |
12 |
|
Non, l'erreur n'eut jamais de racine immortelle, |
12 |
|
Comme la vérité toujours vieille et nouvelle !… |
12 |
335 |
Venez donc tous en foule abjurer l'Impiété !… |
12 |
|
Oui, venez tous, Français, chacun dans voire église, |
12 |
|
Désaltérer votre âme à l'humble foi soumise, |
12 |
|
Aux eaux de la justice et de la vérité !… |
12 |
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
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Oui, peuple, ouvre ton âme à ma parole amie !… |
12 |
340 |
Réfléchis que le Christ un jour paya ta vie |
12 |
|
Du prix de tout son sang, du prix de ses douleurs !… |
12 |
|
Alors, tu l'aimeras ; et relevant la tête, |
12 |
|
Tu marcheras, raidi par la dure tempête, |
12 |
|
A l'encontre des maux et de tous les malheurs, |
12 |
345 |
Que tu répareras par ta sage conduite… |
12 |
|
Car de ton impiété ils n'étaient que la suite !… |
12 |
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
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Oui, peuple, écoute-moi : reviens, reviens à Dieu ! |
12 |
|
Pour retrouver la vie, oui, reviens au saint lieu, |
12 |
|
C'est là que de Jésus la parole féconde |
12 |
350 |
Qui de son noir tombeau peut ranimer le monde, |
12 |
|
Le monde mort, hélas ! par oubli de la foi, |
12 |
|
Seule encor peut, au bord du réduit funéraire, |
12 |
|
Dire au cadavre infect : « Écarte ton suaire ! |
12 |
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» Au nom du Tout-Puissant, Lazare, lève-loi ! » |
12 |
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
355 |
Oui, peuple, lève-toi !… Tes grands pas précipite, |
12 |
|
Pour que les jours divins nous arrivent plus vite ! |
12 |
|
Car, hélas ! nous souffrons… notre état est pareil |
12 |
|
A ces champs entr'ouverts de crevasses avides |
12 |
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Qui demandent l'ondée et des souffles humides, |
12 |
360 |
Desséchés et brûlés par les feux du soleil ; |
12 |
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Ou à ces champs encor dont la pauvre semence |
12 |
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Torturée avec nous par un froid très-intense, |
12 |
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Qui avec l'invasion sévit contre la France, |
12 |
|
Pour subsister demande un temps moins rigoureux, |
12 |
365 |
Et non ce rude hiver où la forte gelée |
12 |
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Tient le pauvre froment, captif bien malheureux, |
12 |
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Sous le cristal de l'eau, dans un sillon fangeux |
12 |
|
Qui n'est plus à présent qu'une terre pelée !… |
12 |
|
Oh ! ne nous laisse plus, tant pour toi que pour nous, |
12 |
370 |
Gémir sous les carreaux du céleste courroux !… |
12 |
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
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Comme un champ plein de fleurs admirables et belles, |
12 |
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Peuple, sème tes jours de vertus immortelles ; |
12 |
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Alors, nous verrons tous l'amertume du fiel |
12 |
|
S'en aller ; nous n'aurons que la douceur du miel ! |
12 |
375 |
Oui, oui, reviens au Christ ; sois sage et débonnaire, |
12 |
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En adorant de Dieu le suprême pouvoir ; |
12 |
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Et tu ne verras plus désormais la misère, |
12 |
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Peuple, comme un raisin foulé sous le pressoir ! |
12 |
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
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Jésus seul peut guérir le mal qui nous accable ; |
12 |
380 |
Cesse donc tous tes cris et ta haine coupable !… |
12 |
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Peuple, reviens au Christ ! reviens au Roi des rois, |
12 |
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Dieu l'a dit : « Celui qui n'écoute point ma voix, |
12 |
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» Marche par des sentiers couverts d'une nuit sombre ; |
12 |
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» Mais l'âme qui m'entend et pratique mes lois, |
12 |
385 |
» Des plus épaisses nuits n'a pointa craindre l'ombre ; |
12 |
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» Dans les sentiers du bien conduite par ma main, |
12 |
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» Seule, du vrai bonheur elle sait le chemin. » |
12 |
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
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O peuple, entr'ouvre donc ton aveugle paupière ! |
12 |
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Aux ombres de la nuit préfère la lumière ! |
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390 |
Français, tu goûteras ici-bas le bonheur |
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En soumettant à Dieu les désirs de ton cœur ! |
12 |
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
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Oui, oui, reviens au Christ sur des ailes de flamme ; |
12 |
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A l'amour de Jésus restaure ta pauvre âme… ! |
12 |
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Non, le miel le plus doux n'eut jamais la saveur |
12 |
395 |
Qu'aura pour ton palais le Pain de sa doctrine, |
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Comme l'eau du rocher n'eut jamais la douceur |
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De l'eau qui rejaillit de sa source divine !… |
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Oh ! peuple, que Dieu fit l'élu des nations, |
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Ne nous prive donc plus des bénédictions |
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400 |
Du Seigneur Jésus-Christ !… Va-t'en au sanctuaire, |
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Repentant, à genoux, armé de la prière… |
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Aime… adore… et puis meurs, en embrassant l'autel ! |
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Non, ne sois plus impie !… Aime et sers l’Éternel !… |
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Sois chrétien… sois fidèle au Pontife infaillible, |
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405 |
Et le Vicaire aimé du Pasteur invisible, |
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Qui promet à la foi toute l'éternité, |
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Dans Rome et l'Univers semant la charité, |
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Sur les flots orageux levant son front paisible, |
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Te donnera la paix, le calme et le bonheur !… |
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410 |
Sois pieux, catholique… adore le Seigneur !… |
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Ou crains, si tu poursuis ta fatale carrière, |
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De combler le trésor des malédictions, |
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Et de troubler, au bruit d'un seul grain de poussière, |
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L'abîme, où dort l'esprit des révolutions, |
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415 |
Qui tuant les États, changeant les Nations, |
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Pourrait bien effacer la France de la terre1 !!! |
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A. M. D. G.
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