Métrique en Ligne
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Charles GILL
Le Cap Éternité
1919
LES ÉTOILES FILANTES
Larmes d’en haut
Vous portiez à ce bal les deux plus belles roses ; 12
En les entrelaçant dans l’or de vos cheveux, 12
Naïf, je leur avais confié les aveux 12
Lâchement retenus entre mes lèvres closes. 12
5 Vous en avez flétri l’éphémère splendeur 12
Dans l’étourdissement des valses enivrantes, 12
Et leur âme a mêlé ses ondes odorantes 12
Aux sons harmonieux du violon rêveur. 12
Et puisque, désormais, leur beauté disparue 12
10 Ne pouvait à la vôtre ajouter d’apparat, 12
Je vous vis les livrer aux hasards de la rue 12
Comme un vil oripeau qui perdrait son éclat. 12
Vous n’auriez pas jeté du rêve aux gémonies, 12
Si vous aviez compris ces messagers des cœurs !… 12
15 Combien d’illusions, à tout jamais bannies, 12
Roulèrent au trottoir avec les pauvres fleurs !… 12
Dès qu’aux premiers rayons l’aurore ouvrit ses portes, 12
J’allai les recueillir ; le frimas matinal 12
Émaillait leurs débris de larmes de cristal : 12
20 La nuit avait pleuré sur les deux roses mortes. 12
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