Métrique en Ligne
GAU_8/GAU302
Théophile GAUTIER
POÉSIES NOUVELLES, POÉSIES INÉDITES ET POÉSIES POSTHUMES
édition Maurice Dreyfous
1831-1872
SONNET
Parfois une Vénus, de notre sol barbare, 12
Fait jaillir son beau corps des siècles respecté, 12
Pur, comme s'il sortait, dans sa jeune beauté, 12
De vos veines de neige, ô Paros, ô Carrare ! 12
5 Parfois, quand le feuillage à propos se sépare, 12
Dans la source des bois luit un dos argenté ; 12
De sa blancheur subite une divinité 12
Droite et nue, éblouit le chasseur qui s'égare. 12
A Stamboul la jalouse, un voile bien fermé 12
10 Parfois s'ouvre, et trahit sous l'ombre diaphane 12
La cadine aux longs yeux que brunit le surmé. 12
Mais toi, le même soir, sur ton lit parfumé, 12
Tu m'as fait voir Vénus, Zoraïde et Diane, 12
Corps de déesse grecque, à tête de sultane ! 12
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