Métrique en Ligne
GAU_8/GAU300
Théophile GAUTIER
POÉSIES NOUVELLES, POÉSIES INÉDITES ET POÉSIES POSTHUMES
édition Maurice Dreyfous
1831-1872
LE GLAS INTÉRIEUR
Comme autrefois pâle et serein 8
Je vis, du moins on peut le croire, 8
Car sous ma redingote noire 8
J'ai boutonné mon noir chagrin. 8
5 Sans qu'un mot de mes lèvres sorte, 8
Ma peine en moi pleure tout bas ; 8
Et toujours sonne comme un glas 8
Cette phrase : Ta mère est morte ! 8
Au bois de Boulogne on me voit, 8
10 Comme un dandy que rien n'occupe, 8
Suivre à cheval un pli de jupe 8
Sous l'ombre du sentier étroit. 8
Même quand le galop m'emporte, 8
Ma peine vole sur mes pas, 8
15 Et toujours sonne comme un glas 8
Cette phrase : Ta mère est morte ! 8
A l'Opéra, comme autrefois, 8
Je tiens au bout de ma lorgnette 8
La Carlotta qui pirouette 8
20 Ou Duprez qui poursuit sa voix. 8
A la musique douce ou forte 8
Ma peine mêle son hélas ! 8
Et toujours sonne comme un glas 8
Cette phrase : Ta mère est morte ! 8
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