Métrique en Ligne
GAU_4/GAU131
Théophile GAUTIER
POÉSIES
édition Maurice Dreyfous
1833
A MON AMI AUGUSTE M***
For yonder faithless phantom flie
To lure thee to thy doom.
Goldsmith.
C'est, dit-il, d'autant que j'ay veu plusieurs
bouteilles qui auoient la robe toute neufve et
le verre estoit cassé dedans ; et plusieurs
pommes desquelles l'écorce estoit vermeille et
reluisante dont le dedans estoit mangé de vers
et tout pourry.
Le Vagabond.
Par une nuit d'été, quand le ciel est d'azur, 12
Souvent un feu follet sort du marais impur ; 12
Le passant qui le voit le prend pour la lumière 12
Qui scintille aux carreaux lointains d'une chaumière ; 12
5 Vers le fanal perfide il s'avance à grands pas, 12
Tout joyeux ; et bientôt, ne s'apercevant pas 12
Qu'un abîme est ouvert à ses pieds, il y tombe, 12
Et son corps reste là sans prière et sans tombe. 12
Aux lieux où fut Gomorrhe autrefois, et que Dieu 12
10 En courroux inonda d'un déluge de feu, 12
Sur la grève brûlée, asile frais et sombre, 12
Des orangers touffus s'élèvent en grand nombre, 12
Chargés de fruits riants dont la tunique d'or 12
Ne livre que poussière à la dent qui les mord : 12
15 Dans ma pensée, ami, je trouve qu'une femme 12
Qui sous de beaux semblants cache une vilaine âme, 12
Pour ceux que sa beauté décevante a séduits, 12
Pareille au feu follet, l'est encore à ces fruits. 12
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