Métrique en Ligne
FRT_1/FRT29
Charles-Théophile FERET
LE BOURDEAU DES NEUF PUCELLES
1912
Vers pour
LES SERVANTES
Nuit de victoire
Du Vieux peintre avec son modèle
L’aurore s’étonnait que ruisselle un crin fauve 12
Près de mon poil chenu sur le même oreiller. 12
Or, Vénus qui me tint cette nuit éveillé 12
Au quatorzième lustre a fleuri mon front chauve. 12
5 Ma vigueur a goûté, des défaillances sauve, 12
Aprement cet amour, peut être le dernier ! 12
J’ai bu le sang des dieux sur un corps printanier. 12
Qui sent la rose et fait un verger de l’alcôve. 12
Penché sur l’or moussu qui voile un antre frais, 12
10 J’ai respiré l’automne et les rouges forêts, 12
Où de l’aubier vivant s’étire la faunesse… 12
Ce n’est pas l’heure encor qu’à mes tempes de dieu 12
Le déclin menaçant ma trop longue jeunesse 12
Efface l’œillet pâle et cette rose feu ! 12
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