Métrique en Ligne
FRT_1/FRT22
Charles-Théophile FERET
LE BOURDEAU DES NEUF PUCELLES
1912
Vers pour
LES SERVANTES
LES Servantes de Pénélope
Fuis la jeunesse des servantes, qui dénoue 12
Le luxe insolent d’un beau crin. 8
Il te sied de servir les seules Muses. Crains 12
Une intendante aux belles joues. 8
5 Lorsque tu dors, furtive, elle quitte ta couche, 12
Et court se vendre à ton voisin, 8
Qui parmi les baisers grapille sur sa bouche 12
Tes secrets comme des raisins. 8
Tel, sur son lit de peaux de brebis et de vaches, 12
10 Ulysse, aux corridors obscurs, 8
Méditant l’Arc sonore et la Joute des Haches, 12
Surprit les commerces impurs 8
Des servantes qui rient, en s’échappant des chambres, 12
Et vont choyer les Prétendants 8
15 De viandes, de vins, de leurs corps frottés d’ambre, 12
Et de mensonge à belles dents. 8
La nuit, les jeunes bras tannés par les lessives 12
Se targuent de moire et de fleurs ; 8
Car où rôde Vénus une fièvre offensive 12
20 Emplit les misérables cœurs. 8
Mais le fort de leurs mois ferait tourner les sauces 12
Dont l’âge gourmand fait grand cas, 8
Et tu dois préférer à leurs caresses fausses 12
L’amitié d’un vin délicat. 8
25 Tu fuiras la jeunesse, et prendras Euryclée 12
Au pas lent, à l’agile main, 8
Pour que de torches d’or et de sagesse ailée 12
Minerve éclaire tes chemins. 8
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