| PETITES ÉLÉGIES FALOTES |
| LE DOIGT DE DIEU |
Oserai-je, Oscar, rappeler ici tous tes
crimes ? Vois le peu que j’en ai dit
révolte déjà mon sensible lecteur.
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DUCRAY-DUMINIL.
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… Marie la Magdelaine
Folle vie mena et orde
la dame de miséricorde
la rappelle puis vint arrière
et fu a Dieu bonne et entière.
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RUTEBEUF (La vie Sainte-Marie-Egyptianne).
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Il avait violé sa sœur, coupé sa mère |
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en tout petits morceaux : jugeant la vie amère |
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et se voulant donner quelque distraction |
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il servit à son père une décoction |
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vénéneuse, du foie et des reins ennemie |
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(car il avait beaucoup potassé la chimie) : |
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cette mixture fit mourir le doux vieillard. |
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Il était mal poli, journaliste, paillard |
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trichait au jeu, faisait des vers, fumait la pipe |
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dans la rue et, le soir, il se gavait de tripe |
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à la mode de Caen parmi des croque-morts |
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D’ailleurs il n’éprouvait pas l’ombre d’un remords |
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et vivait très correct et très digne et coulait de |
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bien beaux jours (comme fait M.Monsieur Paul Déroulède). |
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Mais Dieu possède un DOIGT et l’immoralité |
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ne saurait échapper à la fatalité… |
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Un matin, comme il avait fait la grande fête |
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un pot de réséda lui tomba sur la tête, |
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et le Seigneur l’admit au Paradis profond |
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car il était plus vif que méchant dans le fond !… |
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