Métrique en Ligne
FER_1/FER19
Albert FERLAND
MÉLODIES POÉTIQUES
1893
MÉLANCOLIES
ESPOIR
Oh ! que le bonheur passe vite ! 8
Je n'ai pas encore vingt ans, 8
Et déjà ma barque s'agite 8
Sous le souffle des noirs autans. 8
5 Hélas ! comme les fraîches roses, 8
Comme les parfums du printemps, 8
Comme toutes les belles choses, 8
Le bonheur dure peu longtemps. 8
Jadis, sous les yeux de ma mère, 8
10 Dans les dentelles du berceau, 8
Je croyais que sur cette terre 8
Il me suivrait jusqu'au tombeau. 8
Mais depuis, n'ayant plus d'aurore, 8
Ni beaux jouets, ni ciel serein, 8
15 J'appris, quoique bien jeune encore. 8
Qu'il ne brille que le matin. 8
Cependant, bien que son sourire 8
Ait cessé d'égayer mon ciel, 8
Quoique de ma lèvre il retire 8
20 Sa charmante coupe de miel, 8
L'espérance, divine étoile 8
Qui rayonne an ciel de la foi, 8
Pour m'aider à guider ma voile, 8
Resplendit toujours devant moi. 8
25 Et tandis que j'écoute l'onde 8
Rugir autour de mon vaisseau, 8
Et que la tempête qui gronde 8
Me courbe ainsi que le roseau, 8
Afin que j'endure en silence 8
30 Les terribles coups du malheur, 8
Elle me dit : « La Providence 8
N'oublira pas son serviteur. » 8
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