Métrique en Ligne
DLR_9/DLR854
Lucie Delarue-Mardrus
LES SEPT DOULEURS D'OCTOBRE
1930
VIII
BONHEURS
CONFESSION
Une purification 8
Par l'expérience totale, 8
C'est le mot de ma face pâle. 8
Je suis morte à la passion. 8
5 Plus chaste que même l'enfance 8
D'avoir connu tous les secrets, 8
Je n'attends plus aucun « après ». 8
Mon avenir : indifférence. 8
L'automne vient. Mais mes quinze ans 8
10 N'avaient pas cet esprit candide 8
Qui mène mes rêves grisants, 8
Maintenant que mon cœur est vide. 8
Je puis, exorcisée enfin, 8
Bondir en pleine poésie. 8
15 Ma solitaire frénésie 8
Est sans retours, dégoûts ni fin. 8
Ah ! quelle est 'belle, la lumière, 8
Depuis que nul masque amoureux 8
Ne met son ombre funéraire 8
20 Entre le soleil et mes yeux ! 8
Je suis sans esclave et sans maître, 8
— O solitude, ô liberté ! — 8
Et, pour mieux goûter ce bien-être, 8
Gardant un reste de beauté, 8
25 Plus semblable à votre innocence, 8
Pommiers fleuris du printemps frais, 8
Qu'au jour où mon adolescence 8
Aimait tout ce que j'ignorais. 8
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