VII |
L'ANGOISSE |
UN RÊVE |
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J'ai rêvé. Je dormais au fond de mon alcôve, |
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Noir sépulcre de chaque nuit. |
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Je dormais. O sommeil étrange ! Temps qui fuit |
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Dans un néant hanté qui nous berce et nous sauve ! |
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Je dormais. J'ai rêvé d'un être qui disait : |
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« Salut ! C'est moi ! Simple et complexe, |
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Je suis enfin cette âme incarnée et sans sexe |
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Que la réalité toujours te refusait. |
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« C'est moi ! Je te dirai ces deux mots : « Mon poète ! » |
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Que nul n'a prononcés pour toi. |
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T u ne seras plus seule et sombre sous ton toit, |
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Car mon épaule ailée est faite pour ta tête. |
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« Je t'aimerai pour toi, non pour moi. Je serai |
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De fervent de toutes tes heures, |
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Je rirai quand tu ris, pleurerai quand tu pleures, |
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J'épèlerai sans fin ton grand songe égaré. |
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« Rien ne sera perdu de toutes tes merveilles, |
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T u pourras enfin dire : nous. |
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Pas d'âmes à mes yeux qui te seront pareilles, |
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Ton enfance éternelle aura mes bons genoux. |
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« Il y a trop longtemps, connue et méconnue, |
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Qu'on te confond avec autrui. |
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Salut ! C'est moi ! C'est moi !… Ma tardive venue |
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Vient enfin consoler ta détresse, aujourd'hui ! » |
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— « O toi !… Toi !… » Je pleurais tout bas, émerveillée. |
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« Est-ce vraiment toi que je vois ? |
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Donne ta main !… » Soudain je me suis éveillée, |
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Dans l'ombre de mon lit serrant mes propres doigts. |
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