Métrique en Ligne
DLR_9/DLR842
Lucie Delarue-Mardrus
LES SEPT DOULEURS D'OCTOBRE
1930
VII
L'ANGOISSE
L'ADIEU
Je sais que j'ai vécu des milliers d'années 12
Mais que mon temps sur terre est à jamais fini. 12
Les choses d'ici-bas d'avance abandonnées, 12
Je suis déjà dans l'infini. 8
5 Depuis mes premiers jours je fais semblant de vivre, 12
Sachant que je m'en vais autre part, autre part. 12
Un invisible vol, en moi, furieux, ivre, 12
Se gonfle pour le grand départ. 8
Ma forme, mon visage et l'œuvre que j'ai faite, 12
10 La beauté, le lyrisme, ah ! Qu'est-ce que cela ? 12
Pour ce dernier séjour ici, j'étais poète. 12
C'était déjà n'être plus là. 8
Finis l'anxiété, le malaise, la peine. 12
La mort, la vraie enfin, m'ouvre son océan. 12
15 Mon temps qui, cette fois, se termine, m'emmène 12
Vers la Vie ou vers le Néant. 8
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