Métrique en Ligne
DLR_7/DLR698
Lucie DELARUE-MARDRUS
A MAMAN
1920
VI
MÉDITATIONS
FANTÔME
On dit : « Je crois toujours la voir ! » 8
On dit : « Je ne la sens pas morte ! » 8
Au fond de son être on la porte, 8
Tendrement, du matin au soir 8
5 Est-ce que, vraiment, une mère 8
Peut quitter son enfant ainsi ? 8
Le tombeau ne nous fait pas taire 8
Pour nous, elle est toujours ici 8
Vous tous qui les pleurez, les vôtres, 8
10 Désolés indéfiniment, 8
Jeunes et vieux, vous tous, les autres 8
Qui dites comme moi : « Maman », 8
Comme moi songez-y : mensonge ! 8
Oui, je la rappelle tout bas, 8
15 Celle qu'on ne remplace pas, 8
Et le chagrin latent me ronge, 8
Mais il le sait si bien, mon cœur, 8
Qu'elle est morte, morte, bien morte. 8
Que si maman ouvrait la porte, 8
20 Hélas ! je hurlerais de peur ! 8
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