Métrique en Ligne
DLR_7/DLR681
Lucie DELARUE-MARDRUS
A MAMAN
1920
III
EN DEUIL
AU COIN DU FEU
Lorsque la journée est finie, 8
Au coin du feu, le soir, en remuant le bois, 12
Je me prends à tâcher, rêverie infinie, 12
De retrouver tes yeux, de retrouver ta voix 12
5 Je revois des gestes, des choses : 8
Tes deux bandeaux d'un gris si doucement châtain, 12
Ton regard froid, si tendre et si changeant, ton teint 12
Où brillèrent toujours ces deux petites roses 12
Fragile, douce et sans éclat, 8
10 C'est toi dans ta grâce humble et ton charme indicible, 12
Si vivante en mon cœur qu'il me semble impossible, 12
Maman, chère maman, que tu ne sois plus là 12
… Non, personne n'est à la porte. 8
Je suis silencieuse et seule sous mon toit. 12
15 Au coin du feu je pense à toi, je pense à toi, 12
Et je crois que cela t'empêche d'être morte. 12
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