Métrique en Ligne
DLR_7/DLR674
Lucie DELARUE-MARDRUS
A MAMAN
1920
III
EN DEUIL
JE ME SOUVIENS
Je me souviens… Pendant que l'on murait sa tombe, 12
Dans ce bel arbre qui surplombe 8
Chantait sans cesse une colombe 8
Le cimetière autour semblait un parc immense 12
5 Je me disais : « Tout recommence, 8
C'est le château de son enfance 8
« Nous qui pleurons ici ne sommes que ses filles. 12
Ci-gît, sous ces calmes charmilles, 8
La première de ses familles 8
10 « Une race l'attend sous la pierre ancienne, 12
Très finement parisienne, 8
Et cette race, c'est la sienne 8
« Tous et toutes, gens d'art et de haute culture, 12
Habitent cette sépulture, 8
15 Funèbre villégiature, 8
« Des aïeuls, des parents, et son père et sa mère, 12
Jeunes et vieux, vie éphémère, 8
Longue mort sous la terre amère. » 8
Et, devant le caveau de forme noble et belle 12
20 Qu'enchantait cette tourterelle, 8
Songeant qu'elle entrait là chez elle, 8
Je disais à ces morts qui la happaient si vite : 12
— « Oh ! notre infidèle petite. ! 8
C'est donc pour vous qu'elle nous quitte ?… » 8
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