VIII |
DEUILS ROUGES |
A ROBERT D'HUMIÈRES |
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Je crois vous voir encor, grand et presque trop beau. |
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Si charmant, ayant tout du héros romanesque. |
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Et voici qu'aujourd'hui vous êtes au tombeau… |
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Votre mort, comme vous, semble trop belle, presque. |
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L'âge aurait pu marquer sur vos traits sa douleur, |
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Blanchir vos cheveux noirs et courber votre taille. |
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Vous tombez, jeune encor, sur le champ de bataille, |
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D'une balle rapide et glorieuse au cœur. |
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Salut à votre fin, belle comme une strophe ! |
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Elle est digne de vous, ô poète profond, |
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Digne du gentilhomme artiste et philosophe. |
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Et les hasards parfois, savent bien ce qu'ils font. |
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Mais quels pleurs laissez-vous à votre jeune femme, |
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Si nous, simples amis, nous les lointains élus. |
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Nous sentons ce sanglot qui nous ravage l'âme, |
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Lorsque nous murmurons : « Il ne reviendra plus… » |
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