Métrique en Ligne
DLR_6/DLR610
Lucie DELARUE-MARDRUS
SOUFFLES DE TEMPÊTE
1918
V
ARRIÈRES-SAISONS
PETITE ÉLÉGIE
Le long des premiers sentiers d'or 8
Où le soir déjà sent la mort, 8
Je berce sans fin dans mon âme 8
Un peu de charme, un peu de drame 8
5 Qui traînent dans ma vie encor. 8
L'été s'attarde au fond du val. 8
En moi l'archange et l'animal 8
N'ont pas encor fini leur œuvre. 8
Ma séduction reste pieuvre, 8
10 On me veut encore du mal. 8
C'est l'automne qui vient, pourtant. 8
Mon regard est moins éclatant, 8
La jeunesse bientôt me laisse. 8
Oh ! Toute puissance et faiblesse, 8
15 Ma beauté, toi que j'aimais tant ! 8
Souffrir de diminution ! 8
Quelle sera la passion 8
Qui fera frissonner ma vie, 8
Au jour que me sera ravie 8
20 La divine sujétion ? 8
Hélas ! Quand il viendra, ce jour, 8
Quand je saurai que c'est mon tour 8
De n'être plus rien de physique, 8
Que d'art, de livres, de musique, 8
25 Pour remplacer le simple amour !… 8
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