Métrique en Ligne
DLR_6/DLR597
Lucie DELARUE-MARDRUS
SOUFFLES DE TEMPÊTE
1918
V
ARRIÈRES-SAISONS
TOURMENT
Tout le jour, seule avec mon âme qui bouillonne, 12
J'ai rôdé comme une lionne. 8
Mes songes, je ne peux en bien suivre le fil. 12
Qu'y a-t-il en moi ? Qu'y a-t-il ? 8
5 Mes yeux de femme où vit une grande âme noire, 12
Que racontent-ils ? Quelle histoire ? 8
Mes frères et mes sœurs, où sont-ils, ici-bas ? 12
Je ne sais pas… Je ne sais pas… 8
Mais je sais qu'il y a contre moi de la haine 12
10 Incessante, assassine et vaine. 8
O ma vie écartée et sauvage à cheval, 12
A qui donc ai-je fait du mal ? 8
Une électricité jette des étincelles 12
Partout où je traîne mes ailes. 8
15 Et je sais que l'on m'aime ou bien que l'on me hait 12
A voix haute comme en secret. 8
Il faut m'y résigner, puisque souvent, moi-même, 12
Je sens que je me hais et m'aime. 8
Certes, trop, beaucoup trop de choses à la fois 12
20 Habitent mon être aux abois. 8
Ah ! Pourquoi, certains jours, si follement étrange ? 12
Quel démon suis-je… ou quel archange ? 8
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