Métrique en Ligne
DLR_6/DLR591
Lucie DELARUE-MARDRUS
SOUFFLES DE TEMPÊTE
1918
IV
CHEVAUX DE LA MER
ORAISON
Diurne mer, ma grande pâle, 8
Toi dont je fus toujours l'enfant passionné, 12
Mer, si de ta rumeur qui murmure ou qui râle 12
Je sens que mon esprit est né, 8
5 Mer nocturne, ma grande noire, 8
Toi dont je suis la fille éperdue à jamais, 12
Seule force vivante à qui je me soumets, 12
Mer, ô mer, toute mon histoire, 8
Veuille vivre toujours en moi, 8
10 Informe et si précise, exacte et si fantasque, 12
Veuille que ton grand vent délivre de son masque 12
Ma face qui pleure d'émoi. 8
Mer, que parfois la lune argente, 8
Veuille ne point cesser d'inspirer mon tourment. 12
15 Désaltère et nourris de ta splendeur changeante 12
Ta visiteuse au cœur d'amant. 8
Debout parmi l'herbe salée, 8
J'ouvre vers toi mes bras somme on fait pour quelqu'un. 12
Si loi, et si longtemps que je m'en sois allée, 12
20 J'ai gardé sur moi ton embrun. 8
Beaucoup plus que tout ce que j'aime 8
Je t'aime ! Car je suis de ta race, la mer ! 12
Oui, comme les varechs et les algues que sème 12
Ton reflux sur le sable amer. 8
25 Ivre de toi, vers toi je crie. 8
La mer ! La mer ! A moi ! Je te veux, élément, 12
Simplicité, mystère, ampleur, rythme, furie, 12
Éternel renouvellement ! 8
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