Métrique en Ligne
DLR_6/DLR572
Lucie DELARUE-MARDRUS
SOUFFLES DE TEMPÊTE
1918
II
ADMIRATIONS
SYMPHONIE FANTASTIQUE
A Gabriel Pierné.
Ne craint-il pas, ce chef, la mesure qu'il bat, 12
Lorsque Berlioz se déchaîne, 8
Alors que la musique invisible et prochaine 12
Ouvre le génial sabbat ? 8
5 Ce n'était d'abord rien que des notes câlines, 12
Des rêves, des bergers, un bal. 8
La valse démodée enflait les crinolines, 12
Mais le bal va tourner au hideux carnaval. 12
Marche au supplice, éclate ! Et que la voix des cloches 12
10 Soudain scande un dies irae ! 8
Nous sentons se lever des fantômes si proches 12
Qu'ils frôlent notre cœur serré. 8
Nous écoutons, raillé, déformé par les cuivres 12
« Dies iræ dies illa… » 8
15 Au secours ! Devant nous, démons, chimères, guivres 12
Sautillent dans les flammes, là ! 8
Arrêtez, violons !… Vos danses aigrelettes 12
Font s'entrechoquer nos genoux 8
Voulez-vous qu'à la fin s'échappent les squelettes 12
20 Que nous cachons au fond de nous ? 8
Berlioz leur fait signe : « Entrez donc dans la danse ! 12
Débarrassez-vous de vos peaux ! 8
Venez ça prendre part à l'infernale transe 12
Et sauter avec les suppôts ! » 8
25 ‒ Non ! Non !… Que le silence advienne et nous rassure ! 12
Cesse de leur donner le ton ! 8
Chef, ô maître sorcier, prince de la mesure, 12
Laisse retomber ton bâton ! 8
logo du CRISCO logo de l'université