Métrique en Ligne
DLR_5/DLR551
Lucie Delarue-Mardrus
PAR VENTS ET MARÉES
1910
CHEZ NOUS
A PAUL VERLAINE
Paul Verlaine, opulent esprit, cœur plus que riche, 12
Qui tramas par le monde un pas de mendiant, 12
Roi de tous les trésors et pauvre Lélian, 12
Ton corps seul a quitté la vie absurde et chiche. 12
5 Ton œuvre est là, bon pain, inépuisable miche 12
Aux miettes d'or léger partout s'éparpillant. 12
Tu n'aimais que pleurer pour toi-même, en riant… 12
Ah ! ta gloire !… Vivant, tu dirais : « Je m'en fiche ! » 12
Aujourd'hui, nous voici qui faisons un tombeau 12
10 Pour toi, le vieil ivrogne incurable du beau, 12
Et qui lui préférais encore le sensible. 12
Oui, le beau, le sensible et la nuance et tout, 12
Tout ce qui peut se vivre et même l'impossible, 12
Verlaine très humain, grand poète, grand fou ! 12
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