Métrique en Ligne
DLR_5/DLR533
Lucie Delarue-Mardrus
PAR VENTS ET MARÉES
1910
CHEZ NOUS
?…
D'avoir longtemps couché ma tête parmi l'herbe 12
Comme une pierre dans le pré, 8
J'ai connu l'hésitante aurore et la superbe 12
Du soir largement empourpré. 8
5 J'ai connu le secret des saisons successives 12
Dans leur sommeil ou leur élan, 8
Les printemps incertains, les automnes lascives, 12
Et l'été rouge et l'hiver blanc. 8
J'ai connu le secret de l'arbre qui bourgeonne, 12
10 De l'insecte doré qui court, 8
Celui que le ramier roucoule à sa pigeonne, 12
Le secret naturel, l'Amour. 8
Vivante, j'ai connu ce mot de la lumière, 12
Mais je ne sais pas tout encor. 8
15 — Quand mon front blanchira sous l'herbe, triste pierre, 12
Saurai-je le mot de la mort ? 8
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