| CHEZ NOUS |
| CLAIR DE LUNE |
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Ce soir, la lune fixe ensorcelle les arbres. |
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Les grillons de juillet eux-mêmes se sont tus ; |
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Le silence est couché sur les foins abattus… |
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Dis ?… Ne sommes-nous pas plus pâles que des marbres ? |
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Allons-nous-en le long de l'allée en biais, |
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Quittons à pas de loup la maison à mi-côte. |
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On n'oserait jamais se parler à voix haute, |
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N'est-ce pas ?… Taisons-nous. Il fait étrange et frais. |
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Le foin nous envahit de ses rustiques baumes. |
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A part cette senteur, rien n'a de vérité. |
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Sont-ce des prés, des bois, des champs ? Est-ce l'été ? |
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Sommes-nous deux vivants ? Sommes-nous deux fantômes ? |
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