Métrique en Ligne
DLR_5/DLR506
Lucie Delarue-Mardrus
PAR VENTS ET MARÉES
1910
LA ROUTE
NAPLES
Tout au bout de la mer saphirine qui danse, 12
Avec son aspect neuf et vieil, 8
Naples à nos regards montre son élégance 12
Et sa misère en plein soleil. 8
5 Nous irons saluer la Madone barbare 12
Qui niche dans la puanteur 8
Et les loques du coin de rue, et la ferveur 12
Des cierges que le vent effare. 8
ici, tant de candeur idolâtre à genoux, 12
10 De prostitution, de crasse, 8
Puis ce verbe toujours si câlinement doux 12
Dans les dents de la populace ; 8
Là, sous les pins, le rose et'le vert des villas, 12
Les luxueuses promenades, 8
15 Les balcons attentifs au vol des sérénades 12
Pleines de soupirs et d'hélas. 8
Richesse et pauvreté dans la même patrie… 12
Oh ! la perversité des soirs ! 8
Oh ! ces abbés musqués au yeux d'effronterie 12
20 Si bien drapés dans leurs plis noirs ! 8
Naples, Naples marine où tant d'azur flamboie, 12
Guitare au perpétuel chant, 8
Naples, molle blancheur sur l'horizon méchant, 12
Ville, ou plutôt fille de joie, 8
25 Entends-tu quelquefois la leçon du passé ? 12
Sens-tu la mort, cité charnelle ? 8
Comprends-tu, comprends-tu la menace éternelle 12
De ton bleu Vésuve dressé ? 8
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