Métrique en Ligne
DLR_4/DLR469
Lucie DELARUE-MARDRUS
LA FIGURE DE PROUE
1908
AU PORT
HYMNE
Qui nierait ta splendeur, ô province natale, 12
Ma Normandie, amour fidèle de mes yeux, 12
Morceau d’ouest français sur qui la mer s’étale, 12
Terre civilisée au labour copieux ? 12
5 La dure cathédrale et le mol toit de chaume 12
Depuis des siècles voient s’entasser tes moissons. 12
Tes charrettes de blé, tes barques de poissons, 12
Tes troupeaux, suffiraient à nourrir un royaume. 12
Le commerce tranquille et riche de tes ports, 12
10 Ta ville capitale orgueilleuse et notoire, 12
Toute ta vie a ses racines dans l’Histoire, 12
Ainsi que dans ton sol plongent tes hêtres forts. 12
La mer brusque et la Seine attendrie et pallide, 12
Les pommiers dépassés de clochers triomphants, 12
15 Tant d’aspects reflétés au fond de tes enfants 12
Leur font l'âme qu’ils ont, brumeuse mais solide. 12
Pareils à leur pays aujourd’hui comme hier, 12
Il n’est un laboureur au fond des fermes grasses 12
Qui d’être né Normand ne soit heureux et fier. 12
20 Car les tiens sont racés entre toutes les races. 12
Louange à ton printemps d’aubépines en fleur, 12
A ton été chargé de grains et de verdures, 12
A ton automne jaune où les pommes sont mûres, 12
A ton hiver touffu de givre et de blancheur. 12
25 Douceur et force, en toi nulle saison méchante. 12
Rien qu’air pur, prés féconds, beaux fruits, gras bestiaux » 12
Nobles cités déboutai ! bord des belles eaux 12
Et personnalité bonne qu’il faut qu’on chante. 12
Nous t’aimons ! Qu’à jamais ton savoureux accent 12
30 Vive, et tes arbres drus, foncés sur tes ciels pâles, 12
O mère riche en herbe et riche en cathédrales, 12
O toi que, pour toujours, nous avons dans le sang ! 12
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