Métrique en Ligne
DLR_3/DLR276
Lucie DELARUE-MARDRUS
HORIZONS
1905
LE LONG DES JARDINS ET DE L'EAU
BILLANCOURT
En passant le long des rues, 7
J'entends la vie, à travers les maisons, 10
Qui parle, cogne, respire, se remue 11
Sans qu'on sache bien ses raisons. 8
5 Dans une cour, voici qu'un tout petit piaule : 12
Commencement du mal de vivre, premier cri. 12
Un rôdeur devant moi marche seul sur Paris ; 12
L'horizon est barré de noir par ses épaules. 12
Le rôdeur disparaît, le cri va s'éloignant… 12
10 — Oh ! pauvres vieux qu'on voit debout devant les portes 12
Crispés sur leur bâton de toutes leurs mains mortes ! 12
Oh ! femmes enceintes avec ce regard poignant ! 13
Ainsi vais-je. Voici gagné le cimetière. 12
C'est le même monde, mais mort. 8
15 Le soir tombe. La vie au loin fait son effort 12
Pour ce droit de fermer les yeux et de se taire. 12
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