Métrique en Ligne
DLR_3/DLR258
Lucie DELARUE-MARDRUS
HORIZONS
1905
LE LONG DES JARDINS ET DE L'EAU
TOUT LE PRINTEMPS…
Tout le printemps pèse sur moi 8
Avec le souvenir de l'enfance perdue 12
Qui secouait les fleurs des arbres sur sa joie 12
Et jetait aux jardins son rire suraigu. 12
5 Branches de mars que j'ai tenues, 8
Écloses, sur mon cœur puéril d'autrefois, 12
Se peut-il qu'aujourd'hui, sans frémir, je vous voie 12
Bercer dans le ciel bleu vos bouquets revenus ? 12
Comment courber vos belles hampes 8
10 Jusqu'à ma bouche où dort le complexe baiser, 12
Appuyer la chaleur fiévreuse de mes tempes 12
Sur vos pétales purs, lourds d'un peu de rosée ?… 12
— Plus rien en moi n'est innocent 8
Et j'ai honte des fleurs que la saison me donne, 12
15 Et je voudrais la sœur de mon âme, l'automne 12
Mortifiée, amère, âpre, couleur de sang… 12
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