Métrique en Ligne
DLR_3/DLR257
Lucie DELARUE-MARDRUS
HORIZONS
1905
LE LONG DES JARDINS ET DE L'EAU
ENCORE LES BERGES
Les maisons avec leur secret frisson 10
D'existence interne et savante, 8
Les jardins ordonnés que l'été calme évente, 12
La blanche vie à l'unisson, 8
5 Cela ! ce bonheur tranquillement le nôtre, 11
Nous le lâchons par les beaux soirs, 8
Las du luxe, saisis du soudain désespoir 12
D'être à bout de tout, l'un et l'autre. 8
Les maisons avec leur secret frisson, 10
10 Nous les fermons pour cette berge 8
Qui sent bon et mauvais le foin et le poisson, 12
Et dont plus d'un feu rouge émerge. 8
La Seine nous suit d'un laiteux détour 10
Quand nous marchons vers la guinguette ; 8
15 Assise sur l'eau douce et blanche, se reflète 12
L'île noire de Billancourt. 8
Et c'est l'aventure humide et vineuse 10
Que sécrètent l'usine et l'eau, 8
La populace forte et louche, gueulant haut, 12
20 Les poings à ses hanches de gueuse. 8
La misère, ici, remplace l'ennui. 10
— Perdus dans cette vie éparse, 8
Nous faisons un repas de friture et de nuit 12
Comme un rôdeur avec sa garce. 8
logo du CRISCO logo de l'université