Métrique en Ligne
DLR_2/DLR226
Lucie DELARUE-MARDRUS
FERVEUR
1902
HEURES INTIMES
MONOTONIE
La maison baigne dans l'été, 8
Blanche, sentimentale et sage, 8
Avec un bout de paysage 8
Au fond des glaces reflété. 8
5 Elle a cette fraîcheur ombrée 8
Que font des stores abaissés, 8
Et des silences traversés 8
Par un chant de guêpe dorée. 8
Son parc, comme dans les albums, 8
10 Enchevêtre un feuillage fruste 8
Et, sur sa terrasse vétuste, 8
Sont d'éclatants géraniums. 8
Et quoique la Ville soit proche, 8
Le bruit en est si peu distinct 8
15 Qu'on croit plutôt dans le lointain 8
Le heurt des vagues sur la roche. 8
Nous vivons là tout doucement 8
Avec quelque musique, un livre 8
A parcourir, un songe à suivre, 8
20 Et surtout en nous y aimant, 8
Pleins de la douce indifférence 8
Qu'on a quand on se sent heureux 8
Et qu'on ne rêve rien de mieux 8
Qu'une aussi paisible existence. 8
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