Métrique en Ligne
DLR_2/DLR219
Lucie DELARUE-MARDRUS
FERVEUR
1902
HEURES INTIMES
L'ORAGE À LA FENÊTRE
Nous avons contemplé, sans parler, tous les deux, 12
Paris enseveli dans ses gris fabuleux, 12
Par delà les grands parcs dont les branches voisines 12
Mêlent leurs torsions complexes aux usines. 12
5 Dans la verdure, au loin, des tuiles sur un toit 12
Luisaient, et je songeais des villages d'estampes, 12
Contente simplement d'être à côté de toi, 12
Encor que défaillante et la sueur aux tempes ; 12
Car, hors la dureté moderne, nous étions 12
10 ‒ A sa fenêtre avec de candides frissons, ‒ 12
Un couple d'autrefois un peu mélancolique 12
Qui regarde noircir l'orage romantique ; 12
Et Charlotte évoquant Klopstock, ou Bernardin, 12
Ou Musset, enchantaient nos rêveuses mémoires, 12
15 Pendant que le ciel, plein de menaçantes moires, 12
Tonnait en arrosant la ville et le jardin… 12
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