Métrique en Ligne
DLR_12/DLR1032
Lucie DELARUE-MARDRUS
Nos Secrètes Amours
édition "Les Iles", 1951
1902-1905
BLESSURE
Mon enfant, ma blanche douceur, 8
Je te quitte ce soir comme à l'accoutumée… 12
— Ah ! ne devine pas encore, bien aimée, 12
Quel adieu sanglotant ce soir est dans mon cœur, 12
5 Quelle porte s'est refermée ! 8
Trop de passés sont entre nous 8
Et ton âme jamais n'épousera la mienne. 12
Puisqu'il ne se peut pas que rien ne nous souvienne, 12
Désunissons nos bras enlacés à nos cous, 12
10 Retourne à ton amour ancienne. 8
Le souvenir est plus que moi… 8
— Debout, je piétinais ma grande lassitude 12
Pour suivre ta beauté passante au regard froid. 12
Mais voici : je reprends, ce soir, ma solitude, 12
15 La route de ma solitude. 8
Tu n'étais pas pour moi… Jamais 8
Je ne romprai le sceau de songe et de silence 12
Qui fermera ma bouche à l'amour, désormais, 12
Car je ne retrouverai l'horreur et l'opulence 13
20 De l'autrefois sans espérance. 8
Souris en me quittant, ce soir, 8
Et donne-moi tes mains, et donne-moi ta bouche. 12
— Mais que ton tendre corps doucement se recouche, 12
Toi qui ne peux sentir, squelette dans le noir, 12
25 Quelle mort se penche et te touche. 8
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