| BALLADE DES SPORTS |
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Moi je critiquerais les sports ? A Dieu ne plaise ! |
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Je vous admire tous, gaillards sans pantalons |
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Qui, caleçons au vent, vous ébattez à l'aise, |
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Remplissant les journaux d'articles plutôt longs. |
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Jeux Olympiques ! Oui ! L'on voit des Apollons |
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En lutte, comme au temps de Mars et de Bellone ! |
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… Mais Sophocle, à ces jeux, obtenait ses galons |
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En présentant aussi son Œdipe à Colone. |
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— De quoi nous parle-t-on ? Bien sûr d'une foutaise ! |
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Nous, suant au soleil, bravant les aquilons, |
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Rugby, foot-ball ou cross, à nous la langue anglaise ! |
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Car nous la pratiquons tout comme vos salons |
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(Sans en savoir un mot s'entend, hein, mes colons ?) |
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A Paname, en province et même à Barcelone ! |
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— Bravo, messieurs, bravo ! Ruez dans vos ballons ! |
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… Mais quand écrirez-vous un Œdipe à Colone ? |
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— « Mais c'est un tic ? De quoi ? La mort de Louis Seize ? |
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Nous ne parlons jamais que sport,… quand nous parlons. |
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D'ailleurs nous préférons nous taper sur la fraise. |
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Entendez-vous les coups tomber comme grêlons ? |
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La boxe veut des poings plus durs que des pilons. |
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Et puis, aussi, le fric est là qui nous talonne. |
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Du muscle et de l'argent, c'est çà que nous voulons ! |
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— Mais Sophocle écrivait son Œdipe à Colone… |
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ENVOI |
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Jeux Olympiques ? Non ! Brisée est la colonne. |
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Laurier grec ! Pour coiffer ces vainqueurs bruns ou blonds, |
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Attends qu'ils soient montés de quelques échelons. |
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— Car Sophocle écrivait son Œdipe à Colone. |
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