Métrique en Ligne
DLR_10/DLR938
Lucie DELARUE-MARDRUS
MORT ET PRINTEMPS
1932
PRINTEMPS
Depuis de lointaines enfances 8
Je sais qu'en mai l'herbe, les fleurs, 8
L'azur, toutes les innocences, 8
Parfums et charmes et couleurs, 8
5 Les esprits du printemps, à l'aise 8
Sous l'averse ou sous les rayons, 8
A travers prés, bois ou sillons, 8
Ne se parlent qu'en langue anglaise. 8
Enfants de Shakespeare, tous deux, 8
10 Jeune âge et fraîcheur, il me semble, 8
Ont leur nid avec ses œufs bleus 8
Près de la Tamise qui tremble. 8
Je le sais depuis bien longtemps, 8
Quand des filles d'Albion, si douces, 8
15 Sur mes premiers chemins de mousse, 8
M'enseignaient les fées du printemps. 8
Et quoique allant toujours plus vite 8
Du côté de l'âge où l'on meurt, 8
Je sens encoreencor cette douceur 8
20 Que j'appris quand j'étais petite. 8
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