Métrique en Ligne
DLR_10/DLR912
Lucie DELARUE-MARDRUS
MORT ET PRINTEMPS
1932
L'HORREUR
Cette tête que j'aime encor, 8
La mienne, 2
Que je défends comme un trésor 8
Pour que la vieillesse n'y vienne, 8
5 Ce corps encor souple, bien fait, 8
Si jeune, 2
Que, par onctions, bains et jeûne, 8
Je veux garder assez parfait, 8
Tout cela qui vit et qui bouge, 8
10 Qui veut 2
Ne pas se flétrir s'il se peut, 8
Tout, — mes orteils teintés de rouge, 8
Le reste — automne de la chair 8
En proie, 2
15 Malgré ma lutte, à l'âge amer 8
Qui chiffonne, épaissit et broie, 8
Tout cela n'attend que le jour, 8
Que l'heure, 2
Nonobstant ces soins pleins d'amour, 8
20 Où, forcément, il faut qu'on meure. 8
Alors, après de tes efforts 8
Quand même, 2
(O bains, O fards, Parfums que j'aime !) 8
Je serai ce que sont les morts. 8
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