Métrique en Ligne
DLR_10/DLR910
Lucie DELARUE-MARDRUS
MORT ET PRINTEMPS
1932
SOUVENIRS
Je fus une sauvage fille 8
Dans les ombres d'un vieux manoir 8
Qu'on pouvait voir 4
Au-dessus de la mer qui brille. 8
5 J'avais père et mère, et des sœurs, 8
Et pourtant j'étais solitaire, 8
Sachant me taire 4
Sur mes rêves et mes douleurs. 8
J'aimais la nuit comme je l'aime, 8
10 Comme je l'aimerai toujours, 8
Et, tous les jours, 4
L'attendais pour être moi-même. 8
Dans la demeure ils dorment tous, 8
Et moi, je commence ma veille, 8
15 Mes songes fous, 4
Toute seule avec ma merveille. 8
Dix-sept ans... De force ou de gré 8
Elle sent, la frêle femelle, 8
Un souffle en elle, 4
20 Vaste souffle d'homme inspiré. 8
Elle ne sait pas qu'elle est née 8
Pour être étrangère ici-bas. 8
Sa destinée : 4
Rêver toujours,ne vivre pas. 8
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