Métrique en Ligne
DLR_10/DLR894
Lucie DELARUE-MARDRUS
MORT ET PRINTEMPS
1932
A LA MÉMOIRE D'OCTAVE LE NORMAND
Il s'est éteint seul dans la nuit, 8
Mort modeste, douce et sans bruit 8
Comme son existence. 6
Au milieu des êtres aimés, 8
5 Paisible, il dort à poings fermés 8
Et d'un sommeil immense. 6
Rien. Il ne s'est pas réveillé. 8
Peut-être un rêve émerveillé 8
Plane-t-il sur sa tête. 6
10 Il fut bon, tendre, dévoué. 8
Il ne nous reste qu'à louer 8
Sa mémoire parfaite. 6
Autour de sa mort, le bercail 8
Sent l'honnêteté, le travail, 8
15 Le courage sans trêve. 6
Ses effets sont prêts, tout autour 8
De son lit, comme chaque jour, 8
Exprimant : « Qu'il se lève ! » 6
La montre pend, qui mesura, 8
20 Au dormeur caché sous le drap, 8
Sa minute dernière. 6
Il n'a pas su qu'il s'en allait. 8
C'était la fin qu'il lui fallait, 8
Sobre et familière. 6
25 Pour lui tout est bien. Mais pour toi 8
Qui l'as trouvé rigide et froid 8
Dans sa suprême pose, 6
Pour toi qu'il laisse seule, ainsi 8
Qu'une orpheline au cœur transi, 8
30 Ma sœur, oh ! Quelle chose !… 6
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