Métrique en Ligne
DLR_10/DLR882
Lucie DELARUE-MARDRUS
MORT ET PRINTEMPS
1932
OUBLI
Nos morts les plus aimés sont loin, 8
Au fond des cimetières. 6
Nos fleurs, nos pleurs, tout notre soin 8
Avaient fleuri leurs bières. 6
5 Il faut continuer, pourtant, 8
Et la vie est terrible. 6
Leur survivre n'est pas possible. 8
On va se débattant. 6
Un jour on se surprend à rire… 8
10 O temps !… On vit encor 6
Comme si nul d'eux n'était mort. 8
On rit ; et l'on fait pire : 6
On pleure pour d'autres chagrins. 8
On a pris l'habitude 6
15 Qu'ils soient muets et souterrains 8
Au champ de solitude. 6
— Non, nous ne les oublions pas. 8
Trop souvent nos fronts plient. 6
Au fond de leur terre là-bas, 8
20 C'est eux qui nous oublient. 6
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