Métrique en Ligne
DLR_1/DLR4
Lucie DELARUE-MARDRUS
OCCIDENT
1901
EN PLEIN VENT
LE RETOUR
Rôde à pas lents au parc mystérieux 10
Où tes deux yeux profonds s'étaient remplis d'automne, 12
Et où à présent tu t'étonnes 8
De ne plus piétiner ton rêve soucieux 12
5 Parmi le froissement jaune des feuilles mortes, 12
Et de voir que partout triomphe l'été vert. 12
Puis tu t'en iras par les grands prés vers la mer ; 12
Puis tu t'en reviendras par la petite porte 12
Hanter les potagers lourds de légumes gras, 12
10 Gais de leur symétrie étroite et maraîchère, 12
Et le mignard jardin aux flores d'apparat 12
Aussi riches que des joyaux, 8
Strictement répété à rebours dans les eaux 12
De l'étang clair où choit la source : 8
15 Afin qu'en ta première course 8
Tu puisses sourire à tous ces coins qui l'accueillent, 12
Qui te saluent avec leurs feuilles, 8
Avec leurs fleurs des champs, avec leurs fleurs de serre, 12
Avec les vagues de la mer, 8
20 Avec les buis naïfs et crus des potagers, 12
Pour, après, revenir à la maison âgée 12
Qui est un peu une grand'mère 8
Et où tu sentiras tant d'intime douceur 12
Que tu croiras tout bas avec des larmes claires 12
25 Que quelqu'un au retour te presse sur son cœur. 12
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