Métrique en Ligne
DLR_1/DLR20
Lucie DELARUE-MARDRUS
OCCIDENT
1901
EN PLEIN VENT
PRINTEMPS
Je voudrais évoquer à cause du printemps 12
Quelque rêve fleurant la joie et la tendresse 12
Où flâneraient des pas d'amant et de maîtresse 12
Ivres de leur amour et de leurs beaux vingt ans. 12
5 Car voici sur le bleu des ciels les aubépines, 12
Roses bouquets perdant au vent par millions 12
Leurs pétales mêlés au vol des papillons 12
Légers plus follement qu'un pas de ballerines. 12
Car voici susurrer les sursauts clapotants 12
10 Des ruisseaux clairs en qui ne dort aucune lie, 12
Et se mirer déjà quelque longue ancolie 12
Comme une étoile au fond du glauque des étangs. 12
Car voici les pigeons aux saluts réciproques, 12
Le cou gonflé d'amour et de roucoulement, 12
15 Et, comme un éventail étalé largement, 12
Ouvrir leur roue énorme et riche, les paons rauques. 12
Car les échos moqueurs aux gorges des coucous 12
Et les rires aigus d'hirondelles alertes 12
Et les cris des gibiers au sein des ombres vertes, 12
20 Tous les refrains qui sont au fond de tous les cous, 12
Tout ceci, tout cela, l'eau qui court, ce qui passe, 12
Le vent et la nuée en haut et le sous-bois 12
Et les champs et la route et les fleurs et les voix, 12
Toute cette harmonie et toute cette grâce, 12
25 C'est l'accompagnement haut et bas tour à tour 12
Qui soutient le duo de l'homme et de la femme, 12
C'est tout le renouveau chantant l'épithalame 12
Pour l'auguste union d'un couple dans l'amour ! 12
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