Métrique en Ligne
DLR_1/DLR2
Lucie DELARUE-MARDRUS
OCCIDENT
1901
EN PLEIN VENT
STROPHES ESTIVALES
Je veux aller là-bas, je veux aller très loin, 12
Dans la campagne où l'air garde le goût du foin, 12
A travers les grands prés où sont les marguerites 12
Qui balancent au vent le sommeil des bourdons, 12
5 Où sont les vols, les cris, où sont tous les fredons 12
Et les grillons discrets crissant leurs menus rites… 12
Je veux aller là-bas, je veux aller très loin, 12
Dans la campagne où l'air garde le goût du foin. 12
Je veux aller là-bas où sont les chansons bleues 12
10 Que la mer à la grève apporte de cent lieues, 12
Au bord du flot tranquille où l'on puise en chemin, 12
Parmi les cailloux durs et les roches cabrées 12
Que monte chaque soir la fureur des marées, 12
Un peu d'immensité dans le creux de la main… 12
15 Je veux aller là-bas où sont les chansons bleues 12
Que la mer à la grève apporte de cent lieues. 12
Je veux aller là-bas sous les arbres géants 12
Où semble haleter la voix des océans 12
Et qui laissent tomber sur le sourd de la mousse 12
20 Comme des gouttes d'eau leurs pétales muets, 12
tandis que leurs oiseaux ont des hymnes fluets 12
En l'honneur du ciel pur et de la brise douce… 12
Je veux aller là-bas sous les arbres géants 12
Où semble haleter la voix des océans. 12
25 Je veux aller partout où vont les folles courses, 12
Cueillir toutes le fleurs et rire dans les sources, 12
Suivre tous les sentiers, chanter tous les refrains, 12
Et, pour te réciter ma laude quotidienne, 12
Et pour t'adorer toute, ô nature païenne, 12
30 Seule, le cœur en joie et les cheveux aux reins, 12
Je veux aller partout où vont les folles courses, 12
Cueillir toutes les fleurs et rire dans les sources ! 12
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