Métrique en Ligne
DLR_1/DLR12
Lucie DELARUE-MARDRUS
OCCIDENT
1901
EN PLEIN VENT
HEURE AUTOMNALE
Je me suis accoudée à voir mourir l'automne 12
A mon petit mur bas, près du bruit monotone 12
De la source tombant dans le vert de l'étang, 12
Et d'où je vois les prés au bout desquels s'étend 12
5 La clarté de la mer entre les branches rousses. 12
Les oiseaux ont encor quelques notes très douces 12
Et remplissent tout seuls avec leur petit chant 12
La campagne où le jour traîne comme un couchant, 12
Tant y stagne d'ennui morne et de léthargie ; 12
10 Et, près de moi, l'été parti se réfugie 12
Tout entier dans le cœur d'une dernière fleur 12
Que pousse un dahlia simple, comme vainqueur 12
D'être, seule fraîcheur du dehors en désastre, 12
Plus rouge qu'une bouche, éclatant comme un astre. 12
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