Métrique en Ligne
DLR_1/DLR113
Lucie DELARUE-MARDRUS
OCCIDENT
1901
VESPÉRALES
TROISIÈME NOCTURNE
Mon âme s'ouvre au soir comme une fleur bizarre 12
Qui s'épanouirait à l'heure du couchant, 12
Et, quittant le tombeau du corps, heureux lazare, 12
Monte à Dieu comme y vont l'encens et le plain-chant. 12
5 Je ne voudrais alors le baiser sur ma bouche, 12
L'étreinte me pressant l'épaule dans le noir, 12
Que pour me figurer un instant que je touche 12
L'au-delà que j'adore et que je ne puis voir, 12
L'amant n'étant pour moi, dans cette heure suprême, 12
10 Que mon rêve éternel subitement fait chair, 12
Qu'un être me donnant, l'espace d'un éclair, 12
L'illusion de dire à l'Infini : » Je t'aime ! » 12
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