Métrique en Ligne
DLR_1/DLR106
Lucie DELARUE-MARDRUS
OCCIDENT
1901
VESPÉRALES
FREDONS
Fredonnez, les deux mains traînant au piano 12
Et les yeux noyés dans le vague, 8
Si vagues vos grands yeux vagues comme la vague 12
Et si vagues vos doigts libres de tout anneau ! 12
5 Fredonnez, les deux mains traînant au piano. 12
Caresse aux doigts, d'ivoire, et de charme à vos lèvres, 12
Musicale frôlée au cœur, 8
Chant tout bas, si majeur, si mineur, si moqueur, 12
Menuet et sanglot perlé de notes mièvres, 12
10 Caresse aux doigts, d'ivoire, et de timbre à vos lèvres ; 12
Charme comme d'entendre à travers la cloison 12
Chanter une voix inconnue, 8
Charme d'une chanson on ne sait d'où venue 12
Par qui sont dans les yeux les larmes sans raison, 12
15 Charme comme d'entendre à travers la cloison ; 12
Trouble d'un baiser pris et dont on ne regoûte, 12
Énervement de l'incomplet, 8
Fantôme comme aux eaux les choses en reflet, 12
Volupté du regret, du souvenir, du doute, 12
20 Trouble d'un baiser pris et dont on ne regoûte. 12
Fredons où l'âme écoute en cherchant à saisir, 12
Vos fredons si légers, si tristes ! 8
A cause du mystère en eux fredons artistes, 12
Fredons chers pour laisser après eux un désir, 12
25 Fredons où l'âme écoute en cherchant à saisir. 12
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