Métrique en Ligne
DLP_1/DLP16
corpus Pamela Puntel
Albert DELPIT
L'INVASION
1870
1870
XVI
LA PETITE VILLE
A PHALSBOURG
Contre un ils étaient venus mille !… 8
Mais combien d'entr'eux sont restés 8
Sous tes murs, ô petite ville, 8
Qu'Homère ou Dante auraient chantés ? 8
5 Combien sont tombés sous tes balles, 8
Frappés au cœur et sans souiller 8
Tes forteresses virginales 8
Que le Maudit veut violer ? 8
Combien reverront leur patrie 8
10 Pour raconter à leurs enfants 8
Comment deux mois, toujours meurtrie, 8
Toujours debout tu te défends ? 8
Tu n'étais qu'un, ils étaient mille, 8
De flamme et de fer hérissés ; 8
15 Tu n'avais, ô petite ville, 8
Que ton cœur, et ce fut assez ! 8
Oh ! tant que vivra notre France, 8
Oh ! tant qu'elle ira l’œil fixé 8
Vers l'avenir comme espérance, 8
20 Comme regret vers le passé ; 8
Tant qu'elle pourra voir le monde, 8
Graviter docile à la voix 8
Qui sort de sa gorge profonde 8
Pour enseigner peuples et rois ; 8
25 Tant qu'elle régnera tranquille 8
Sous sa couronne de clarté ; 8
Si longtemps, ô petite ville, 8
Ton nom partout sera cité ! 8
Les peuples poursuivront la route 8
30 Où le destin les a poussés, 8
En écoutant comme on écoute 8
L'enseignement des jours passés ; 8
Les générations humaines 8
Disparaîtront dans leurs tombeaux, 8
35 Ainsi qu'un amas d'ombres vaines 8
Que la Mort mène par troupeaux, 8
Et toujours on lira de même, 8
Les soirs d'hiver, à son foyer, 8
Cette Illiade sans poëme 8
40 Dont le chantre : est un peuple entier ! 8
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Contre un ils' étaient venus mille !… 8
Mais combien d'entr'eux sont restés 8
Sous tes murs, ô petite ville, 8
Qu'Homère ou Dante auraient chantés ! 8
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