XIII |
LE DERNIER JOUR D'UNE CITÉ |
A STRASBOURG |
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On n'entend que le bruit du canon dans les rues : |
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Par la flamme et le fer incessamment accrues, |
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La ruine et la mort se sont donné la main : |
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Hommes, femmes, vieillards, enfants, tout être humain |
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Se débat écrasé par l'effort qui le brise, |
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Sous l'étreinte suprême où Strasbourg agonise. |
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Ce qui ne brûle pas encore va brûler : |
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De temps en temps on sent la terre s'ébranler… |
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Ce n'est rien : ce ne sont que vingt maisons qui tombent, |
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A travers les sanglots des blessés qui succombent : |
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Un boulet passe et va frapper un bataillon, |
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Fauchant des rangs entiers dans son large sillon : |
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On enlève les morts, et le feu recommence. |
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Oh ! qui raconterait cette bataille immense ! |
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Un colonel de ligne arrive du dehors. |
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Tous les soldats vivants sont entrés dans le corps |
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Qu'il ramène brisé par trente heures de lutte : |
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Le reste est mort, ou va décroissant par minute ; |
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Uhrich est là : |
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Uhrich est là : — Comment sont vos hommes ? |
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Uhrich est là : — Comment sont vos hommes ? — Très-mal. |
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— Combien en avez-vous ? |
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— Combien en avez-vous ? — Dix mille, général. |
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— Combien de Prussiens devant vous ? |
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— Combien de Prussiens devant vous ? — Deux cent mille. |
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— Chargez ! |
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— Chargez ! Le colonel sort encor de la ville. |
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Uhrich court aux remparts. Quinze cents artilleurs, |
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Pendant que les soldats vont les défendre ailleurs, |
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Lancent sur l'ennemi les boulets et les flammes : |
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Auprès d'eux sont couchés les enfants et les femmes |
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Qui leur ont apporté de la poudre et du pain, |
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Car toujours les canons et les hommes ont faim ! |
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— Général, dit un vieux, la poudre diminue. |
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Uhrich montre la plaine et lui dit : |
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Uhrich montre la plaine et lui dit : — Continue. |
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Plus loin, un artilleur tombe, couvert de sang. |
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— Un homme pour mourir ! dit-il. |
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— Un homme pour mourir ! dit-il. Il en vient cent. |
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Alors le général se tourne vers les autres : |
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— Le poste doit rester au plus ancien des vôtres, |
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Mes enfants : prends, l'ami : le canon t'appartient ! |
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Et l'artilleur, pondant que le feu se soutient |
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Toujours plus écrasant de la ville à la plaine, |
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Fendant l'air enflammé de sa bruyante haleine, |
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Décharge le canon, et tombe. Il était mort. |
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— Général, les boulets vont nous manquer encor, |
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Dit un sergent, penché sur l'affût qui tressaille. |
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Le général répond : |
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Le général répond : — Ça ne fait rien : travaille ! |
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Il faut tirer sur eux si longtemps qu'on pourra : |
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Quand nous n'en aurons plus, eh bien ! on en fera ! |
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Il s'éloigne, et le feu double de violence. |
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Dans la ville, la flamme a gagné l'ambulance : |
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Alors tous ces héros, que jamais rien n'abat, |
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Après avoir été dos lions au combat, |
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Courent pour arracher sa proie à l'incendie |
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Par la bise du Nord à chaque instant grandie : |
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Ils posent une échelle au mur de la maison |
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Où la mort va faucher sa terrible moisson, |
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Et sous l'écrasement des boulets et des bombes |
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Emportent ces blessés dont se creusaient les tombes. |
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Uhrich prend sa lorgnette et regarde au lointain |
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— Allons ! dit-il, voilà l'ennemi, c'est certain : |
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Nos soldats terrassés ont dû battre on retraite ! |
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En effet, tout couvert de sang jusqu'à la tête, |
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Un jeune lieutenant accourt, trois fois blessé : |
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— Eh bien, le colonel ? |
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— Eh bien, le colonel ? — Mort ! Je l'ai remplacé. |
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— Mais, et le commandant ? |
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— Mais, et le commandant ? — Mort ! |
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— Mais, et le commandant ? — Mort ! — Et le capitaine ? |
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— Mort ! |
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— Mort ! — Que vous reste-t-il d'hommes ? |
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— Mort ! — Que vous reste-t-il d'hommes ? Deux mille à peine. |
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Alors le général réunit ses soldats. |
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— Il ne faut pas nous rendre encore, n'est-ce pas ? |
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Chargeons ! |
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Chargeons ! Et les soldats partent, Uhrich en tête ! |
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Mais non plus cette fois pour venger la défaite, |
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Non plus pour délivrer la ville qu'il défend, |
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Et revenir encor dans ses murs, triomphant, |
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Après avoir sauvé la grande citadelle, |
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Mais pour lui faire au moins une mort digne d'elle, |
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Et puisqu'il faut tomber, tomber en lui faisant |
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Un sépulcre taillé dans la chair et le sang ! |
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Cependant des remparts tonne l'artillerie |
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Toujours à chaque instant plus forte et mieux nourrie ! |
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A travers la fumée on voit l'énorme effort |
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De tous ces artilleurs, forgerons de la mort, |
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Forgeant des corps humains quand le canon s'allume, |
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Comme un morceau de fer qui bondit sous l'enclume ! |
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Quelle fournaise rouge au milieu de ces champs ! |
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Aux pères fatigués succèdent les enfants ; |
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Chacun fait à son tour la terrible besogne, |
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Pas un, pas un d'entr'eux que la rage n'empoigne, |
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Pas un qui pour mourir ne se soit apprêté, |
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Devant ce grand combat où tombe une cité ! |
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Le sergent de ses mains se fait une lorgnette : |
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— Crénom ! grognonne-t-il en remuant la tête, |
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Ces Maudits vont tomber sur nous comme des chiens ! |
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Tout à coup il entend crier : Les Prussiens ! |
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En effet, l'ennemi vient de couper les nôtres. |
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Pendant qu'Uhrich chargeait cent bataillons, les autres |
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Sont venus par derrière et nous coupent en deux : |
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Les Français épuisés sont pris entre trois feux ! |
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Un colonel accourt et regarde la plaine, |
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Où tous sont si mêlés que l'on distingue à peine |
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Sous le ciel qui se couvre et la nuit qui descend, |
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Qui des deux ennemis est vainqueur à présent. |
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Le feu s'arrête, et tous regardent en silence. |
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Qui sait de quel côté va pencher la balance ? |
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Muets, les artilleurs regardent sans rien voir… |
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Voici la nuit ; le ciel, la plaine, tout est noir… |
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Dieu ! que sont devenus nos soldats ?… On ignore |
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Ceux qui de ces héros restent vivants encore ! |
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On ne sait rien, mais rien ! Sont-ils morts ou vainqueurs ? |
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Outre le doute affreux l'angoisse étreint les cœurs !… |
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Tout à coup on entend un cri de sentinelle, |
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Et puis c'est tout ! Plus loin, le cri se renouvelle, |
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Puis une troisième fois un qui-vive lointain |
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Auquel les arrivants répondent !… |
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Auquel les arrivants répondent !… C'est certain ! |
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Ce sont eux ! Ils ont pu trouer cette muraille |
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De corps humains jetés à travers la bataille |
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Pour couper la retraite à nos soldats brisés ! |
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Ce sont eux ! |
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Ce sont eux ! Mais hélas ! presque tous sont blessés… |
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Deux mille sont partis, cent cinquante reviennent… |
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Oh ! que toujours nos cœurs de ceux-là se souviennent, |
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Qui pour lutter pour nous de partout sont venus, |
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Vécurent ignorés et sont morts inconnus ! |
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Il ne restait plus rien dans la ville affamée, |
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Plus de fer, de boulets, de poudre, plus d'armée |
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Plus rien ! Le désespoir avait surgi partout : |
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Pas un de ses créneaux n'était resté debout ; |
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Elle avait noblement succombé toute entière, |
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Sans vouloir un seul jour baisser sa tête altière, |
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Regardant sa ruine avec sérénité… |
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En France, c'est ainsi que meurt une cité ! |
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Paris, 17 octobre.
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