Métrique en Ligne
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Marceline DESBORDES-VALMORE
POÉSIES INÉDITES
1860
ENFANTS ET JEUNES FILLES
LE CHIEN ET L’ENFANT
Enfant, d’une pierre lancée 8
Ne blesse pas le chien courant ! 8
Que savons-nous si la pensée 8
N’anime pas ce corps errant ? 8
5 Peut-être un grand instinct le presse 8
Vers la prison qu’il sent là-bas… 8
Enfant, n’ayons qu’une caresse 8
Pour le chien qui ne nous mord pas ! 8
Gardien de nos maisons ouvertes. 8
10 Sentinelle de vos berceaux, 8
C’est l’ami qui des tombes vertes 8
Visite les froids arbrisseaux. 8
Là, de son passé qui l’oppresse 8
À qui donc se plaint-il tout bas ? 8
15 Enfant, n’ayons qu’une caresse 8
Pour le chien qui ne nous mord pas. 8
Hôte de la pauvre chaumière 8
Où s’éteignent d’humbles vieillards, 8
De l’aveugle il est la lumière, 8
20 Éclairant ses mornes hasards. 8
Par sa vigilante tendresse, 8
Vois comme il avertit ses pas ? 8
Enfant, n’ayons qu’une caresse 8
Pour le chien qui ne nous mord pas. 8
25 Si le glaive ardent de la guerre 8
Frappe son maître tout armé, 8
Si la sentence militaire 8
Brise un front qu’il a tant aimé. 8
Perçant la foule qui s’empresse, 8
30 Il fait pleurer les vieux soldats… 8
Enfant, n’ayons qu’une caresse 8
Pour le chien qui ne nous mord pas. 8
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